Avis du PADS sur l’initiative du rassemblement de la gauche
PARTI D’AVANT-GARDE RÉVOLUTIONNAIRE OU “GRAND
RASSEMBLEMENT DE GAUCHE” ?
…« Dans cette situation qui peut évoluer avec rapidité, le rôle des travailleurs et des couches populaires sera de plus en plus décisif. Mais la combativité des travailleurs et des masses populaires a besoin d’un grand parti communiste qui l’oriente, l’organise, l’unifie, la rend capable d’agir en profondeur sur le rapport des forces et de changer l’État en le transformant en organe de défense des intérêts des travailleurs, des couches sociales populaires. Lénine avait posé les fondements de la création d’un grand parti révolutionnaire par le rappel qu’il ne peut y avoir de mouvement révolutionnaire sans théorie révolutionnaire. Cette théorie c’est le marxisme enrichi par les apports de Lénine sur des questions essentielles.
Le marxisme – léninisme est le produit intellectuel le plus élaboré des luttes du mouvement communiste international.C’est la théorie de l’impérialisme et du maillon faible, du développement inégal et de la possibilité de la victoire de la révolution socialiste dans un pays ou un groupe de pays, la nature de l’époque historique- le passage au socialisme – la dictature du prolétariat , qui signifie exercice démocratique du pouvoir par la classe ouvrière et répression des tentatives des classes exploiteuses de rétablir leur ordre par la violence contre-révolutionnaire, la dictature démocratique de la classe ouvrière et de la paysannerie, la nécessité d’un parti d’avant – garde construit sur les bases du centralisme démocratique , etc. Les questions posées et résolues par Lénine, approfondies par le mouvement communiste internationale avant le glissement vers le révisionnisme après 1956, sont toujours valables.Il n’y a pas d’alternative pour notre pays en dehors d’un effort théorique et pratique créateur dans cette voie. Les appels à la constitution d’un “grand rassemblement de gauche” fleurissent ça et là. Ils peuvent séduire les moins expérimentés et les moins formés sur le plan idéologique.Ils leur font croire que plus on est nombreux, moins on est exigeant sur le plan de la ligne politico-idéologique, plus la plate-forme d’action est “ouverte” , c’est-à-dire expurgée de tout ce qui compromet la recherche du “plus petit commun dénominateur” et plus il sera facile de susciter un grand mouvement.Ces approches ne sont pas nouvelles. Elles n’ont rien d’original. Les illusions sont toujours persistantes. Seules les appellations changent en fonction des contextes historiques et des tâches portées en avant par les luttes. On peut monter un “rassemblement de gauche” hétéroclite sur le plan des principes idéologiques et rédiger une pompeuse déclaration de foi. Mais il se cassera au premier conflit sérieux qui exige l’accord avec des critères d’analyse théorique rigoureux. On le voit de façon claire à travers les exemples libyen et syrien à l’occasion desquels des courants dit de gauche rééditent des raisonnements bâtis sur les “ni-ni” qui condamnent à l’impuissance face à l’impérialisme au moment crucial où il faut l’affronter sans hésitation et tenter de diriger un mouvement de résistance qui redonne confiance aux masses populaires dans leurs possibilités de mobilisation démocratique. On a vu comment certains groupes se sont facilement scindés sur la position à adopter quand au début de 2011 les forces de l’ultra -libéralisme inféodées directement à l’impérialisme avaient tenté d’entraîner les citoyens dans des manifestations autour d’objectifs confus. Les communistes algériens poursuivront leurs efforts pour construire le parti révolutionnaire dans la direction qu’ils ont adoptée depuis des années. Ils ne se refusent à aucune action commune avec toute tendance ou tout courant disposés à agir avec eux sur des questions concrètes dans les luttes de tous les jours pour arracher des améliorations socio-économiques et le maximum de libertés démocratiques au profit de la classe ouvrière, des couches populaires. Ils manifestent tous les jours leur disponibilité à agir de concert avec les éléments anti-impérialistes pour contrer les plans et opérations des Etats impérialistes en Algérie et dans le monde. A travers ces actions indépendantes ou concertées, ils ne perdent jamais de vue leur objectif historique fondamental: la préparation des classes exploitées à prendre le pouvoir pour instaurer le socialisme, sans attendre la réalisation des tâches d’on ne sait quelle “ étape historique préalable ” ou d’un soi disant “épuisement” non moins préalable des “possibilités du capitalisme” à développer les forces productives. Ils ne cachent pas leurs buts ni ne se livrent à des tours de passe-passe politiques pour éviter de “heurter” les couches les moins conscientes ou perdre la possibilité de les faire adhérer à ce “grand rassemblement”. A quoi servirait un tel rassemblement s’il doit taire ou mettre de côté l’objectif du socialisme? Les communistes n’accepteront pas de se diluer dans un ensemble soi-disant “vaste” sans objectifs révolutionnaires clairement affirmés et sans une organisation de fer décidée à conduire les travailleurs et le peuple à la concrétisation de leurs aspirations sociales et politiques profondes. La question n’est pas de croire ou non à la bonne volonté, à la sincérité ou à l’honnêteté des initiateurs de ce genre de projets de “rassemblement”. Ce n’est pas avec de simples idées louables que l’on change radicalement la société. Toute l’expérience du mouvement communiste algérien dans ses relations avec d’autres courants dans divers contextes, Front de libération nationale pour l’indépendance, FLN de la Charte d’Alger de 1964 ou de la Charte nationale de 1976, a indiqué que ces “vastes” regroupements, tendaient ou conduisaient à faire disparaître leur parti communiste, à affaiblir grandement en conséquence les capacités de mobilisation des travailleurs.De fait, les essais entrepris en vue de ce “rassemblement large” tendent objectivement à tenter de réussir ce qu’aucun parti bourgeois ou petit-bourgeois, aucun pouvoir n’a réussi à obtenir depuis des décennies: la disparition, ou l’étouffement dans l’œuf, d’un parti marxiste-léniniste de la classe ouvrière en Algérie, indépendant des idéologies bourgeoises ou petites-bourgeoises. C’est en construisant un parti communiste sur la base de tels principes qu’un mouvement populaire vaste peut mener à de véritables changements de société…»
(Extrait d’un article du lien du PADS n°113)