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L’ Appel du 18 janvier 2013

APPEL Pour le rassemblement le plus large des militants de la gauche algérienne !

Date : 18 janvier 2013

Le contexte actuel est marqué par une détérioration généralisée de la situation sociale des travailleurs et des masses populaires qui font face aux problèmes du chômage, de la précarité de l’emploi, de la crise du logement… Les luttes menées par de nombreuses catégories de travailleurs, au cours de ces dernières années, leur ont parfois permis d’arracher des augmentations de salaires. Mais l’inflation qui touche particulièrement les produits de large consommation a réduit cet acquis à néant. Cette inflation profite essentiellement aux gros commerçants, aux importateurs, aux corrompus et autres affairistes qui forment le gros d’une nouvelle bourgeoisie non-productive, une bourgeoisie compradore qui sert de relais à la pénétration des multinationales qui inondent le marché local de leurs produits. Le contexte actuel est marqué par une polarisation de classes : minorité de riches en haut, majorité de pauvres en bas. Cette polarisation constitue le produit direct de la politique néolibérale menée par le pouvoir depuis des décennies. Il s’agit d’une politique d’intégration soumission de l’économie algérienne au capitalisme mondial qui empêche toute perspective de développement national et de justice sociale. Une politique de soumission qui a récemment amené le gouvernement algérien à autoriser l’aviation militaire impérialiste française à survoler le territoire national pour aller mener sa guerre au Mali.

Cette politique d’abdication face à l’impérialisme est accentuée par la crie du capitalisme mondial qui exacerbe la concurrence entre banques, multinationales et Etas impérialistes du Nord (Etats-Unis/Canada, UE, Japon). Cette crise mondiale provoque une attaque sans précédent des acquis des travailleurs dans les centres impérialistes (Grèce, Espagne, Italie, Portugal, France…), un accaparement de plus en plus grossier du pouvoir politique par les marchés financiers (les banques) et une politique d’agression des peuples dominés (Afghanistan, Irak, Libye, Côte-d’Ivoire, Syrie, Mali…). Dans notre pays, les travailleurs et les masses résistent à cette politique néolibérale pro-impérialiste. Les travailleurs mènent des grèves massives, les chômeurs réclament du travail, les habitants des villages et des quartiers populaires revendiquent de meilleures conditions de vie… L’absence de libertés démocratiques et de forces politiques solidement implantées, combatives et disposant d’un projet politique crédible ainsi que la mainmise du pouvoir sur l’appareil de l’UGTA entravent ces luttes et rendent difficile l’auto-organisation de larges masses pourtant combatives même si les luttes se multiplient et que des convergences voient le jour entre travailleurs de différents secteurs et entre différentes catégories populaires.

Ces obstacles empêchent surtout l’émergence d’une alternative politique centrale qui seule peut briser la logique néolibérale et ouvrir une perspective favorable aux intérêts des masses populaires. Les partis bourgeois et petit-bourgeois, qu’ils soient laïcs ou islamistes, ne se préoccupent que de participer au pouvoir afin de récolter quelques miettes du festin. En dépit de l’engagement et du dévouement de leurs militants, les partis de gauche n’ont pas réussi jusqu’ici à offrir une alternative crédible aux yeux des masses. Nous sommes encore éparpillés. Il faut donc reconstruire l’espoir, élaborer une alternative au service des masses et construire une force politique pour la porter. Il ne s’agit pas de construire contre ces partis, mais avec eux.

Quel projet pour faire échec aux politiques néolibérales, pro-impérialistes et anti-démocratiques ? Comment dépasser le capitalisme qui ne produit qu’exploitation, exclusion et domination ? Quel socialisme nous voulons ? Dans le but de se donner les moyens de répondre à ces questions et de les prendre en charge efficacement, un collectif national d’initiative pour un rassemblement de la gauche algérienne est né à Aokas le 18 janvier 2013, suite aux rencontres initiées par des militants du PST et d’horizons politiques divers (ex. militants du PAGS et mouvance large), d’abord à Tichy, puis à Constantine, Annaba et Alger. Il est ouvert à tous les militants et anciens militants de gauche, aux syndicalistes, aux travailleurs, aux chômeurs, aux petits paysans, aux artisans, aux femmes, aux jeunes exclus du système scolaire, aux étudiants… Ce collectif a mis en place un cadre national provisoire – le Comité national d’animation du Rassemblement de la gauche (CNARG) – pour coordonner les prochaines initiatives à l’échelle nationale, proposer le principe du présent appel, initier et animer les débats qui traversent le collectif, assurer transitoirement la coordination des comités locaux associés et en créer de nouveaux. Dans l’union, nous sommes tout. Sans l’union, nous ne sommes rien.

Le Comité National d’Animation du Rassemblement de la Gauche (CNARG)

2 commentaires
  1. En parcourant quelques rubriques du blog Afak Ichtirakiya, j’ai découvert un texte en anglais émanant du Socialist party (UK). Le niveau plus que modeste de mon anglais et le peu de temps dont je dispose ne me permettent pas d’étudier le texte des militants anglais du Socialist party. Les questions soulevées par le camarade Haroun dans sa présentation me paraissent toutefois extrêmement importantes. Il écrit en effet : « En guise de contribution au débat autour de l’Appel, je poste en commentaire un texte du Socialist Party (UK). Je ne partage pas nécessairement toutes les positions de ce parti. Néanmoins la démarche unitaire au sein de la classe ouvrière et le rejet de la politique du type « front populaire » ou autre « front antifasciste » au sein desquels se dissout l’autonomie du prolétariat méritent d’être mises en relief ». Doit-on comprendre de cette remarque que les socialistes doivent rejeter en toutes circonstances les politiques de « front populaire », de « front antifasciste » et tout autres sortes de fronts interclassistes parce qu’ils contribuent, par principe, à la dissolution de « l’autonomie du prolétariat » ?

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